ISTAMBOUL HERAT AMRITSAR SRINAGAR DELHI  
TAJ MAHAL BÉNARÈS KATMANDOU POKHARA RAMASWARAM SRI LANKA

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BENARES

     
  Nous quittons Delhi et une semaine après nous sommes à Varanasi, état de Bénarès et logeons dans un "tourist bungalow". La proximité du Gange, les restes de la mousson, et c'est la ronde infernale des moustiques, toute la nuit. Au petit matin, c'est un autre concert : les klaxons des poussepousses qui viennent proposer leurs services aux touristes. Dans les rues jour et nuit ça grouille avec en permanence de la musique et des chansons du top 50 local. Ça déambule, ça transporte, ça s'affaire, ça discute, ça se dispute.  
     
 

Marchands, chalands, mendiants, et animaux se côtoient dans une vie grouillante. Des femmes appliquent avec leurs mains sur les murs des maisons, les bouses que les vaches laissent derrière elles. Elles vont y sécher et deviendront un excellent combustible. Et ça sent la merde, fraiche et sèche.

Pour nous y retrouver dans cette ville, nous proposons à un gamin de nous servir de guide, contre un bakchich bien mérité. Il nous conduit, à travers les ruelles vers le fleuve. L'air de Bénarès est chargé d'odeurs, de relents d'encens, d'humidité, d'effluves animales, et de terre mouillée. On sent des odeurs de cuisine, de curry, cardamome, fruits mûrs dans la fumée des braseros et des crématoriums. Au milieu de la rue, une vache urine; il faut nous écarter. Plus loin, une mère épouille son gamin, un moine passe un bol à la main à la recherche de son repas.

 
     
 

Partout de petits temples avec à l'intérieur une divinité peinte de poudre rouge, un collier de fleurs autour du cou. Ici un marchand de brocard aux reflets dorés, là une fabrique de saris, de foulards en soie ; plus loin des cordonniers, un étal de chapatis.

Derrière notre petit guide qui connait bien son itinéraire, nous arrivons aux ghâts et surplombons le Gange. Devant nous, de larges escaliers descendent vers le fleuve.

 
     
  La mousson et les inondations ont laissé des traces de boue jusqu'aux fondations des palais et des maisons les plus hautes. Les façades sont maculées, des murs écroulés, les escaliers ensevelis sous la terre jaune venue des chaines himalayennes.  
     
 

 
     
  Et là, devant nous, le Gange, fleuve sacré, puissant, vénéré, aux eaux troubles et purificatrices, emportant les cendres des défunts incinérés vers le delta et l'océan et... l'éternité.  
     
 

 
     
  Nous louons les services d'un batelier qui au petit matin nous fera faire une visite des berges.  
     
 

 
     
  Le long des rives, les indous viennent faire leurs ablutions, leurs prières, jettent des fleurs en offrande, brulent les morts sur de grands buchers et les femmes font la lessive.  
     
 

 
     
  Le Gange transporte les âmes, les espérances, les détritus et les vaches crevées. Il règne une ambiance très particulière, envahissante, une espèce de sérénité créée par le fleuve, un chaos tout autour entouré du brouillard qui s'élève et la sensation de ne pas être grand-chose.  
     
 

 
     
  Dans notre lodge confortable, nous jouons les touristes, avec grasses matinées, petits déjs à rallonge, visites de Bénarès relax, et parties de canasta joyeuses.