Haut

Le passage des fontières  -  Les gens insolites-Anecdotes

 
     
  Le passage des frontières    
     
  15 octobre 1978.  

La première frontière se devait d'être symbolique. Aller voir de l'autre côté des montagnes. Les Alpes sont franchies sans réel contrôle ; nous voici en Italie. Idem pour entrer en Yougoslavie, en Grèce.  
     
  23 octobre 1978. Turquie.  

Nous voilà à Edirne ; et entrer en Turquie est une autre frontière symbolique. C'est le passage vers le Moyen Orient, et la promesse de l'autre Orient est déjà là. Pas de soucis avec les douanes. Les occidentaux sont les bienvenus, à condition de ne pas jouer à Midnight Express.

La Corne d'or vue du coté oriental du Bosphore

 
     
  27 octobre. Iran.  

Depuis la Turquie je regarde vers l'est, vers l'Iran et je me dis que là-bas c'est la révolution. Des gens sont emprisonnés, fusillés, des têtes tombent. Les occidentaux y sont très mal vus, on nous rapporte que certains ont été lynchés pour un simple accrochage. C'est la traversée la plus périlleuse du voyage, avons-nous bien fait de nous lancer ? De peut-être risquer nos vies pour un rêve de jeunesse ?

La frontière turque vers l'Iran est un vrai capharnaüm avec des véhicules en tous sens. Pour passer la douane il nous faut l'après-midi. Nous resterons la nuit sur le parking de la frontière iranienne à attendre l'aube et l'ouverture des bureaux et y passer la matinée à régler les formalités. Nous retrouvons un couple d'Italiens en Range Rover, rencontrés à Istamboul et nous décidons de rouler ensemble. D'autres viendront nous rejoindre et nous formerons bientôt un groupe, afin d'assurer notre sécurité ; comme au temps des caravaniers. De l'autre côté c'est la révolution.

 
     
  31 octobre 1978. Afghanistan.  

Nous voici à la frontière irano-afghane. Nous avons droit par un douanier iranien, à la visite du musée des prises de drogue. Histoire de bien comprendre " qui c'est qui commande ici ". On y voit les objets qui ont servi de planque aux routards de retour d'Afgha : semelle de chaussure, poterie artisanale, pièces de jeu d'échec, doublure de jean, bouteille de gaz pour les plus audacieux… Et ceux qui se sont fait prendre ont été fusillés à ses dires. Nous soupçonnons les douaniers afghans d'être un peu dealers à leurs heures perdues et le téléphone entre les deux postes doit bien fonctionner. Nous ne sommes pas mécontents de quitter ce pays.

Le bureau de la douane afghane.

Si la douane Iranienne est policée, la suivante est un joyeux bordel et le flic persan laisse place à un gardien afghan habillé comme un cantonnier. Le poste frontière est fait de cabanes en tôles ondulées, sur un parking en terre battue et nous avons un peu de mal à trouver les bureaux pour les visas, le carnet de passage et assurances pour les voitures. La dernière étape est de mettre la main sur le " fouilleur " qui est celui qui donne le dernier laisser passer. Il faut alors vider la voiture pour lui faciliter le travail et bien sûr glisser un bakchich.

Il nous faudra la journée. C'est sûr le temps ici a changé de dimension. C'est l'occasion de faire connaissance de voyageurs venus en moto, en vélo et en bus. On sympathise, on partage un repas, un thé mais il est rare de se retrouver plus tard. C'est la route et chacun suit la sienne.

 
     
 

La Khyber pass

 
     
  15 novembre Pakistan.  

Nous venons de quitter l'Afghanistan et l'Iran en révolution, et derrière, au loin, très loin la Turquie. Des centaines de kilomètres de désert. Nous découvrons le Pakistan un pays plein de verdure, des arbres, des nuits chaudes et à Peshawar nous nous arrêtons aux étals de fruits et légumes. La nourriture est très épicée. L'air est saturé de parfums et d'odeurs de vaches et de bouses ; elles sèchent les bouses, pas les vaches, sur les murs des maisons et feront bientôt du combustible. La circulation est un cauchemar. En plus, nous nous mettons à la conduite à gauche. A Lahore nous recruterons un gamin pour nous guider et nous sortir de la ville.  
     
  17 novembre. Inde.  

La douane indienne a été une formalité. Héritage des anglais probablement.
Ça y est, nous y sommes, et l'Inde c'est notre Amérique à nous.10000 kms, un mois de route à 70/80 kms heure, et pour tout dire sans vraiment de problèmes. Rita, Guillaume, Hubert et moi sommes en bonne santé et avons évité la tourista. Les voitures tiennent le coup, le moral est bon, et l'entente entre nous, ça roule aussi. Avanti !!!
 
     
  8 décembre 1978. Népal.  

Après un petit crochet par le Cachemire et Srinagar, nous quittons l'Inde pour le Népal. C'est d'abord une longue traversée de jungle, puis des vallées de verdure avec au loin les cimes enneigées des plus hauts sommets du monde. Nous traversons des paysages où les rizières forment des escaliers de géants. C'est un régal pour les yeux ; on respire mieux aussi.

Le passage de la frontière consiste à se présenter devant une barrière sur la route. Le douanier jette un vague coup d'œil aux voitures et pose un coup de tampon sur le passeport. La barrière se lève. On est passé. Pour le retour ce sera idem sauf que nous serons 4 dans une seule voiture. La 2cv de Guillaume et Hubert a rendu l'âme. Plus assez de compression, la culasse a laché et difficile de faire réparer sur place. La deuche orange restera sur un parking de l'aéroport. Elle y est sans doute encore, surement désossée. Sniff.

 
     
  15 janvier 1979.  
  Retour en Inde par la même route, mêmes frontières et direction plein Sud par la cote Est jusqu' à ce pays qu'on appelait encore quelque fois Ceylan.  
     
  5 février 1979. Sri Lanka.  

Ce passage de frontière sera le plus épique de notre voyage. Rameswaram est un petit port qui fait le fret vers Sri Lanka. Pour atteindre cette ville côtière il faut prendre un train, charger la deudeuche dans un wagon et sur une voie ferrée sur pilotis, se faire transporter à bon port.
Quand nous sommes arrivés, fin janvier, on nous apprend la mauvaise nouvelle que les véhicules n'étaient pas embarqués ; seulement les passagers à pied. A cause des grandes marées, la navigation vers le bateau n'est pas possible. Parce que le bateau n'est pas à quai ; il mouille au large et ce sont des barques qui transportent passagers, véhicules et marchandises à bord.
 
     
 

 
     

Nous resterons bloqués plus d'une semaine à Rameswaram et nous avons enfin les documents pour l'embarquement qui prendra toute la journée. Pour charger les véhicules, il faut les faire rouler sur une espèce de ponton, jusqu'à une embarcation faite de deux bateaux reliés entre eux par des cordages. Il faut ensuite la positionner sur cette barge dans un grand filet qui prend les roues de la deuche comme dans une nasse et puis l'amarrer pour qu'elle ne bouge plus. Ensuite un canot motorisé tracte l'embarcation contre le bateau et s'y amarre. Du bateau une grue vient saisir le filet, le soulever et positionner la voiture sur le pont où elle sera calée.  
     
 
   
 
     

 

De notre côté, nous sommes emmenés dans des barques et devons monter à bord en nous agrippant avec les mains à des filets de corde. Ouf nous voilà à bord.
Nous allons boire un coup au bar pour nous remettre de ces émotions. Nous y retrouvons des Français rencontrés à Hérat (Afghanistan) et c'est avec beaucoup de plaisir que nous partageons les 3 heures de traversée à raconter nos péripéties de voyage.
 
     
  22 février 1979.  

 

 
 

 

Le retour se fera par avion. Nous prenons un billet chez Aeroflot, compagnie russe, pas cher et avec des vols tous les jours. Guillaume, Rita et moi rentrerons les premiers ; Hubert profite encore quelques jours du soleil, des plages et de la gastronomie locale.

A regret la deuche rouge restera sur le continent indien, de son côté la deuche jaune prendra le bateau. Nous la récupérerons à Marseille quelques semaines après notre retour et elle aura encore de joyeux kilomètres à rouler sur les belles routes de France.
A Moscou, c'est le choc thermique ; une journée de transit avec visite de la ville au programme que nous déclinerons. Et nous atterrissons à Genève. Retour à Grenoble via Chambéry.

 
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
  Les gens insolites-Anecdotes     

Haut de page            

   
     
  1 - Les rencontres  
    Turquie  
  En Turquie un jour, nous entrons dans un village, un peu à l'écart des routes pour le ravitaillement. On nous regarde comme des martiens. Ici l'anglais qui a cours dans les souks à Istamboul, ne nous sert à rien. On parle souvent avec des gestes pour montrer les fruits et légumes des étals, les pides (pizza turques).  
 

 
  Pour savoir où trouver du pain, car nous restons mangeurs de baguettes, on nous fait des signes pour indiquer la direction. On va dans ce sens. On débouche sur des fours installés dans la rue où une femme est affairée à cuire de grosses galettes. La technique est simple. Elle fait une boule, l'écrase et la colle contre la paroi du four. Elle la récupère à la main quand la pâte est cuite. Et c'est un pain excellent qui nous change du pain de mie acheté dans les boutiques. La boulangère est toute fière de nous montrer sa dextérité.  
     
 

 
     
  De la part des enfants, ils nous abordent pour nous taxer des clopes et mendier un bakchich. Et ça, ce sera tout au long du voyage Mais très souvent ils viennent aussi seulement en curieux et si nous ne les repoussons pas, ils se montrent avec un franc sourire.  
     
  Un soir, près de Tercan, en Anatolie orientale, où nous bivouaquons sur le chantier d'un barrage en construction sur l'Euphrate, nous sommes invités à partager un repas de poissons grillés avec des ouvriers. Je ne raconte pas comment ils les ont nettoyés, mais coté hygiène notre corps se fera à bien pire. Les hommes qui vivent dans des cabanes de chantier sont accueillants. Enfin, nous sommes l'attraction dans leur quotidien de dur labeur. Les discussions restent limitées ; d'où on vient, où on va ? Ils veulent notre adresse en France. C'est simple et beaucoup de choses passent par les regards et les rires ; bref, tout ce qu'on ne sait pas se dire. Au petit matin nous serons réveillés par des tirs de militaires en manœuvre sur les bords de l'Euphrate. Les ouvriers sont au travail depuis longtemps.  
     
  Le 29 octobre, c'est le jour de fête, en souvenir de la création en 1923 de l'état national turc par Mustafa Kemal dit Atatürk. Nous sommes accueillis par les instituteurs dans une cour d'école où nous garons les voitures pour y passer la nuit. Le directeur nous fait visiter les classes et aussi la chaudière dont il n'est pas peu fier. On parle un anglais très approximatif pour aborder la politique du pays. On le sent de gauche et il nous explique que le parti communiste est illégal et les contestataires doivent être prudents dans leurs propos. Au petit matin, nos hôtes nous servent le thé dès que nous pointons le bout du nez des 2cv. Trop bien ! Le thé bouillant et la chaleur humaine nous filent la pèche pour reprendre le périple après des adieux exubérants.  
     
    Afghanistan  
  Herat. Des fillettes viennent tourner autour de Rita. Elles sont joyeuses et souriantes. Un bon moment pour elles.  
     
 

 
     
    Inde  
  En Inde les gens sont accueillants et prêts à rendre service. Quand nous avons quelques problèmes sur la route, très vite quelqu'un arrive, puis deux et trois etc. Un jour, la voiture orange est embourbée ; il y a eu des crues sur la route vers Bénarès. En cinq minutes nous étions entourés de quatre ou cinq hommes et des enfants, bien évidemment, et tous veulent aider. Ils nous ont sortis d'affaire, avec le sourire.  
  Quand on fait une pause pour le casse-croute en bord de route ou dans un village, aussitôt des hommes, des femmes et des grappes d'enfants s'agglutinent et nous observent, créant quelque fois malaise et embarras.  
     
 

 
     
  Un jour, on cherche une direction à un carrefour. Les gens qui se sont attroupés se contredisent et on n'arrive pas à savoir si ce qu'ils disent, est fiable. Alors on pose cette question : " we want to to go to the moon ? Where is it ? " Et là pour les uns c'est à droite, pour d'autres à gauche. Ils finissent par se mettre d'accord. Et nous, on n'est pas plus avancé. Ce qu'on note, c'est qu'ils en font des tonnes pour nous venir en aide avec sincérité et cherchent le contact.  
     
  A Varanasi (Bénarès), un soir au cours d'une sortie en ville, nous décidons d'aller voir un film. Devant le cinéma, il y a foule. Une fois à l'intérieur, c'est le capharnaüm. Dans une salle pouvant contenir bien deux cents spectateurs, nous cherchons une place. Avant le film, c'est le brouhaha, pendant le film aussi. Chacun discute avec ses voisins et fait des commentaires sur le scénario. Ça pousse des ha, des ho, dès qu'il y a une scène un peu licencieuse. Le film à la sauce bollywoodienne raconte les aventures amoureuses contrariées d'une jolie fille à papa avec un bellâtre sans le sou. Nos voisins, dans un anglais faisant rouler les " r ", veulent savoir d'où on vient, où on va et s'ils peuvent venir chez nous si un jour ils viennent en France. Le dialogue est difficile, vu nos vocabulaires restreints. Concernant le film, au bout d'une heure on jette l'éponge et on retourne déambuler dans Bénarès.  
     
 

 
     
    Katmandou  
  Nous rencontrons ici des voyageurs de tous les pays et les échanges seront souvent très sympas. Il y a des couples avec enfants, des solitaires, d'autres qui font un bout de chemin ensemble, puis les chemins se séparent. Chacun se raconte, parle des péripéties du voyage. On rigole de nos galères et de nos émerveillements. Nos projets futurs sont de puissants stimulants. Il y a aussi ceux pour qui le voyage va se terminer et vont rentrer à la maison. Et puis ceux qui ne bougeront plus de cette ville, squattant, trainant, fumant, perdus, perchés. Tous ces voyageurs ne sont pas vraiment riches, mais dans ce pays si pauvre on vit très bien avec 1 $ par jour.

 
 
     
     
 

La vie à travers les quartiers de la vielle ville.

 
 

 
     
 

 
     
  Nous avons au bout de quelques jours, nos repères, nos lieux coutumiers, nos circuits. Nous rebaptisons les noms de restaurants où nous avons nos habitudes, celui des commerçants qui nous ont à la bonne et qui sont aux petits oignons avec nous.  
     
 

 
     
  Nous arrivons à toute heure et nous nous installons à une table. Le cuisinier vient nous proposer un plat. Rien n'est préparé à l'avance et il lui faut le temps de cuisiner. Quelque fois nous lui demandons de nous faire des French Fried ; il nous mime les gestes pour peler, couper et cuire les frites et nous dit que ça va prendre du temps. Et nous, pendant ce temps nous jouons aux cartes en buvant du thé, tranquilles.  
     
 

Chez Georges.

 
     
    Rameswaram (Inde du Sud).  
  A force de nous voir déambuler dans ce village où nous sommes bloqués depuis une semaine (Voir itinéraire) il se crée des liens avec les voisins. On se salue, on échange quelques mots, on plaisante avec les enfants. Un jour invités dans une famille, nous sommes entrainés dans un patio. Rita sera emmenée par les femmes dans la maison et en une demi-heure elle sera habillée et maquillée à la mode indienne. Ce sera un moment joyeux auquel participent les voisins. Guillaume qui a son polaroïd fera des photos qu'il leur laissera en souvenir. Un excellent moment.  
     
 

 
     
  2 - Les anecdotes en brèves.  
     
 
  • Le ravitaillement en carburant en Iran est un vrai casse-tête pour calculer prix et quantités. Sur les postes d'essence, on lit les chiffres en langue persane, le Farsi, et on mesure le volume en gallon, influence anglo-saxonne oblige. Après un calcul laborieux, on sait que le litre d'essence coûte 0'60cts de francs. Eh oui nous sommes en 1978.

 

  • En Inde, un jour, nous nous arrêtons à un poste d'essence pour faire le plein ; au moment de payer, la note est anormalement élevée ! Le vendeur avait "oublié" de remettre le compteur à zéro. Il a fallu négocier durement pour se faire comprendre et diviser la facture par deux.

 

  • Vu l'étanchéité des deuches, chaque fois que nous traversons un orage violent, ça devient la fête à la grenouille et les pieds trempent dans les flaques. En Afghanistan, la route du sud va de Hérat, passe à Kandahar et rejoint Kaboul. Elle a été construite à moitié par les russes, en plaques de béton posées les unes à la suite des autres ; l'autre moitié par les américains en macadam. Sur le goudron, ça va. Par contre, à chaque jonction des plaques, il y a un joint et ça se sent ! Heureusement que les suspensions des deuches sont souples. Merci Citroën.

 

  • Pas une seule crevaison de tout le voyage. 18000 kms. On avait bien sûr prévu dans notre matériel, des pneus de rechange et de quoi vulcaniser à tour de bras. On avait sans le savoir, tiré la carte "anti crevaison" du Mille Bornes.

 

  • Pour partir aussi loin à l'étranger, il est nécessaire d'avoir en possession un carnet de passage en douane, pour les véhicules. Il est établi par l'automobile club. Il sert à payer les droits de douane, en cas de non sortie du territoire traversé. Quand nous avons fait faire les plaques d'immatriculation de la deuche jaune, il y a eu inversion d'un chiffre. Nous avons passé une bonne douzaine de frontières et à chaque fois les documents ont été contrôlés. A aucun moment un douanier n'a vu la plaque d'immatriculation incorrecte. Nous, non plus, d'ailleurs, soyons honnêtes.

 

  • Il y a des souvenirs qui restent après le voyage ; ce sont les passeports. Quand il a fallu les refaire, on les a déclarés perdus... au fond d'un tiroir.

  • En prévention du paludisme nous avions à prendre tous les jours un cachet de Nivaquine. Nous n'avons jamais dérogé.

 

  • En Inde et Népal, les gosses vendent des cigarettes et des Bidies (petites clopes roulées à base de feuilles d'eucalyptus), au coin des rues et à l'unité, pour rien du tout. Nous prendrons vite l'habitude d'aller vers eux pour nous approvisionner.

 

  • Une mésaventure qui nous est arrivée peu de temps après avoir débarqué à Sri Lanka. Avec Rita, nous venions de visiter un petit fort, un peu à l'écart de la route. De retour à la voiture, nous constatons que la portière a été fracturée. Pas trop compliqué sur une deuche. Rita avait laissé son sac. Il contenait des traveller's chèques et quelques $ en petites coupures. Par précaution nous mettions l'argent à plusieurs endroits.
    Ça nous met KO. Il faut réagir. Nous allons au village et trouvons rapidement le bureau de police pour faire une déclaration. Aussitôt les flics se mettent en mouvement pendant que de notre côté il faut faire opposition au bureau de l'American express. Ce qui bloquera notre compte et nous régulariserons tout ça à Colombo dans une agence.
    Le lendemain, il faut revenir au poste pour signer et finaliser les formalités. Nous assistons alors à une scène qui nous révolte. Les flics ont arrêté un vieux tamoul et sous nos yeux pratiquent un interrogatoire plutôt agressif. Ils frappent le vieil homme pour nous montrer qu'ils font bien leur boulot. Sa femme crie à ses côtés. Devant ce spectacle désolant, nous retirons notre plainte. On reprend la route un peu groggys.

 

  • A Colombo, nous avons fait embarquer la 2 cv pour son retour à Marseille. Faisant confiance à la compagnie et aux marins, nous avions laissé à l'intérieur tous nos souvenirs achetés en cours de voyage. Quand nous avons récupéré la voiture à Marseille il n'y avait plus la caméra de Hubert, ni les beaux saris achetés à Bénarès pour les sœurs de Rita, ni les magnifiques coquillages trouvés en bord de mer. Envolés les masques du Népal, les boîtes en papier maché du Cachemire, les shiloms de Turquie, etc. etc. Snif snif. Le voyage et l'Inde nous apprennent durement le travail de détachement et d'impermanence. Nous avons conservé cet état d'esprit encore aujourd'hui.

 

  • A la gare de Genève, dernière étape du périple. Quand nous embarquons dans le train pour Chambéry, Rita oublie son sac sur le quai. On s'en aperçoit et aussitôt on le signale au contrôleur qui téléphone à son collègue resté en gare, pour le récupérer. A Annecy, Rita retourne à Genève, mais on lui remet son sac moins les quelques billets en dollars qui lui restaient. Ils se sont évaporés !!! A Ceylan ou en Suisse, même monde.
 
     
   

Haut de page