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YOUGOSLAVIE   TURQUIE   IRAN   AFGHANISTAN   PAKISTAN    INDE partie 1    NÉPAL    INDE partie 2    SRI LANKA

  

     
  Le voyage débute à partir de St Marcellin 36160 Isère. Nous sommes le 15 octobre1978, c’est un bel automne. La route est à nous et après avoir franchi la frontière des Alpes, nous sommes à Turin pour le premier bivouac. Et oui, les deudeuches ne vont pas si vite que ça. Puis une pause à Venise, c’est incontournable.  
     
 

 
     
     
 

YOUGOSLAVIE         

 
     
 

Et nous voici en Yougoslavie. C’est encore une fédération de 6 républiques qui se disloquera en 1989. Split, Dubrovnik, Titograd, Skopje. On fait un peu de tourisme sur la côte croate. Nous quittons les golfes clairs, grimpons par des routes qui tortillent et traversons le Monté Negro, le Kosovo et la Macédoine. Dépaysement garanti pour les yeux. Le décor est montagneux, des lacs, des monastères perchés dans des falaises ou sur des iles.

 
     
 

Ça grimpe et les 2CV soufflent. La traversée des villages nous fait découvrir un monde, disons sans à priori, « un peu antique », des fortifications, des palais, des ambiances ; on pourrait s’imaginer dans Tintin et le sceptre d’Ottocar.

Le 21 octobre, nous arriverons en Grèce. Petite halte à Thessalonique pour faire trempette, bronzette et gouter sur les plages, souvlakis, feuillets aux épinard, feuilles de vigne bien sûr. On réserve les loukoums et l’halva pour Istamboul qu’on rejoindra trois jours plus tard. (Voir Istamboul dans lieux visités)

  

 
     
 

TURQUIE         

 
     
 

 
 

La Turquie est située dans le sud-ouest de l'Asie. La Turquie est bordée par la mer
Noire au nord, la mer Méditerranée au sud-ouest, la Bulgarie et la Grèce au nord-ouest,
la Géorgie, l'Arménie, l'Azerbaïdjan et l'Iran à l'est, et l'Irak et la Syrie au sud.

 
     
 

Rita et moi sommes venus en Turquie en 1977 ; nous sommes heureux de nous y retrouver et redécouvrir Istamboul avec Guillaume et Hubert. Ici c’est une porte sur l’Orient et nous la voyons s’ouvrir sur cet autre monde. Les repères ne valent plus 

Au bout de trois jours de vadrouille, à s’imprégner des odeurs, couleurs, des sonorités des mots entendus, on traverse le pont de Galata et direction plein Est.

 
     
 

 
     
 

Il nous faut 6 jours pour traverser l’Anatolie par la route du Nord.

Ce trajet est plutôt tristounet, souvent sous la pluie et la terre des routes en construction couvre les voitures d’un camouflage « boue du pays ».

 
     
 

 
     
 

Tout au long, on dépasse des carcasses de camions, de voitures où tout ce qui avait une utilité a été récupéré ; on double des charrettes avec des roues pleines, en bois, tirées par des bœufs et parfois les enfants nous prennent pour cible et nous lancent des cailloux. On était prévenus par des commentaires dans le Routard.

 
     
 

 
     
 

Des étendues désertiques, de grands champs de céréales déjà moissonnés, de la récolte de choux, de navets qui sont entassés en sac en bord de route.

 
     
 

 
     
 

 
     
  Dans les rues des villages traversés, des poules, coqs et dindes se baladent comme une vaste basse-cour, idem pour la gente canine ; le soir chacun reconnaitra les chiens.  
     
 

 
     
 

La conduite en Turquie, et dans les pays que nous traverserons par la suite, sera toujours source d’inquiétude. Il nous faut être vigilants. Le macadam est souvent en mauvais état ; les chauffeurs conduisent un pied sur l’accélérateur et une main sur le klaxon. Les américains ont refourgué leurs vieilles bagnoles des années 60 qui viennent ici finir leur vie. C’est bruyant, ça fume noir, « ça pouire messire », et quand elles sont accidentées, elles restent sur le bord de la route et feront partie du paysage pour longtemps. Les assurances n’existent pour ainsi dire pas ; et si elles sont demandées aux douanes, elles ne servent à rien. Les dégâts se règlent à l’amiable, les décès aussi je suppose. Nous n’aurons jamais eu à gérer ce genre de problème et nous remercions au passage St Christophe, les dieux, de la Grèce à l’Inde, et tous ceux que j’oublie, qui nous ont protégés.

 
     
 

IRAN         

 
     
  Ankara, Amasya, Erzurum puis le mont Ararat au loin et c’est le passage de la frontière iranienne, le 30 octobre 1978.  
     
 

 
 

L'Iran est situé au Moyen-Orient, dans le sud-ouest de l'Asie. Il est bordé par la mer

Caspienne, le golfe Persique et le golfe d'Oman ; La Turquie et l'Irak à l'ouest, l'Arménie,

l'Azerbaïdjan et le Turkménistan au nord, et l'Afghanistan et le Pakistan à l'est.

 
     
 

 
     
  Une légende veut que le déluge ait déposé l'arche de Noé sur les flancs du mont Ararat, en Turquie, aux confins de la Russie et de l'Iran, Aujourd'hui encore les paysans kurdes croient apercevoir de la plaine une proue de navire qu'ils veulent être l'épave du vaisseau biblique. L'arche a-t 'elle existée ? Dans tous les pays du globe, les légendes font allusion à une croisière sur le monde englouti. Une quarantaine de montagnes s'appellent "le mont de l'Arche". Un peu d'émotion en passant au pied du mont. On a la rarate qui se dilate.  
     
 

L’Iran fait sa révolution et le climat est tendu : le Shah a quitté le pays, l’ayatollah Romani est accueilli par Giscard d’Estain sur le sol français ; les français ont un tout petit peu plus de chance que les autres voyageurs, mais il ne faut pas faire les malins pour ça.

 
     
 

Par sécurité, nous voyageons depuis la frontière en caravane à six véhicules. Une Range Rover italienne, un Ford australien, deux WW un français, un autre anglais et nos petites Citroën. Mais notre plan ne durera pas. Les difficultés de circulation, les bouchons et la conduite « agressive » des automobilistes mettra à mal notre cortège.

 
     
 

 
     
 

 
     
 

De Tabriz à Téhéran, les routes sont bordées d’usines, de zones d’entrepôts et de panneaux de publicité en arabe et en anglais. On sent que la région est plus développée industriellement. Nous sommes au pays des rois du pétrole. Pas question de sortir des grands axes. Notre arrivée à Téhéran est un vrai cauchemar. Nous sommes happés dans une marée de bagnoles dans l’infernal boucan des moteurs et des klaxons.  Il semble qu’il n’y ait pas de code de la route et chacun se fraye un passage pour rouler. Ce qui est excellent, c’est que ça finit toujours par passer sans accrochage. De vrais pilotes, ces frapadingues. Nous faisons étape deux journées dans un camping un peu excentré. Nous préparons les itinéraires. Les français sont allés faire leur visa pour l’Afghanistan et nous changeons le minimum d’argent pour le camping et le ravitaillement. Pas facile de trouver une banque ouverte ; elles ont parfois sauté. Les statues du Shah ont été déboulonnées, on voit des restes d’incendie et des militaires un peu partout. On ne sortira pas ce soir ; le couvre-feu est à 20h. Puis, direction le Nord. Après avoir traversé des kilomètres désertiques, en nous approchant de la mer Caspienne, nous trouvons un peu de forêt et de verdure, mais ça ne dure pas ; retour au désert pour rejoindre Machhad sous la neige.

 
     
 

AFGHANISTAN         

 
     
 

 
 

L'Afghanistan est situé en Asie du Sud. L'Afghanistan est bordé par le Tadjikistan,
l'Ouzbékistan et le Turkménistan au nord, l'Iran à l'ouest et le Pakistan au sud et à l'est.

 
     
 

31 octobre 1978. La frontière passée, ouf. (Voir passage des frontières)

 
  Le décor change peu et très vite nous nous retrouvons à Hérat. A l'entrée de la ville, un jeune garçon veut bien nous servir de guide, contre rétribution, ça va de soi. Il nous conduit dans un espèce d'ancien caravansérail : le Mustafa Hôtel. Nous y resterons plusieurs jours, histoire de souffler du stress iranien.  
     
 

    

 
     
  Nous sommes dans un autre monde qui ressemble enfin à l'image de l'orient qui traine dans nos têtes. Les hommes sont enturbannés, portent des pantalons serrés aux chevilles, des chemises brodées, une veste par-dessus, un petit bonnet en feutre sur la tête. On y est. Houpi !  
     
 

 
     
  Par contre, les femmes sont comme des ombres, derrière le grillage de leur burqa bleue. Nous éviterons de les photographier. Le guide du routard nous avertit qu'ici c'est un délit. Dans les rues, les gens montrent une pauvreté que nous retrouverons au quotidien. Partout, adultes et enfants demandent des bakchichs. Nous allons nous y faire, même si on ne s'y fait jamais tout à fait.
La différence avec l'Iran est nette. Ici c'est le moyen-âge. (Voir Herat dans lieux visités).
 
     
 

 
     
 

Après quelques jours de pause à Hérat, direction de Kandahar, sur une route construite à moitié par les US (macadam) et la Russie (plaques de bétons posées les unes derrière les autres) et ça secoue pas mal en deudeuche.

 
     
 

 
     
 

 
     
  Les routes afghanes sont payantes, en liquide, cela s’entend et les péages sont faits d’un tronc d’arbre, en travers de la route, entre deux bidons. Le long de ces routes, nous trouvons de très anciens caravansérails qui n’ont pas résisté aux intempéries. Plus personne ne s’y arrête depuis longtemps. Les chameaux ont laissé la place à des « moutards », énormes camions, peints et décorés comme des autels, dédiés à la déesse mécanique.  
     
 

 
     
 

Des rapaces ne s’envolent même pas à notre passage, occupés à dépecer un âne crevé. Nous sommes à nouveau en plein désert avec des montagnes au loin, ou bien des mirages, car la chaleur déforme l’air. Et nous croyons rêver aussi en découvrant au milieu de nulle part un panneau publicitaire de coca-cola.

 
     
 

 
     
 

 
     
 

Kandahar nous accueille avec des vignes. Et nous, qui pensions qu’il n’y avait que des champs de pavots dans ce pays !

A Kaboul, arrêt dans un camping en périphérie. Sur les grands axes de la ville, des militaires, des véhicules armés et une ambiance nerveuse. En allant à la pêche aux informations, nous apprenons que la route du Nord que nous voulions prendre pour rejoindre Band-e-Amir est interdite. Les lacs à 3000 mètres d’altitude sont bien évidement sous la neige. Nous sommes mi-novembre. Mais plus grave, on parle de l’invasion du pays par l’armée russe. Ça sent le roussi, les routards lèvent le camp, les bureaux de l’American express sont fermés, plus question de faire du tourisme.

Après deux jours, nous quittons Kaboul en suivant le fleuve du même nom et prenons la route du Khiber Pass à 1000 m d’altitude qui après 60 kms de montée ouvre vers Peshawar et le Pakistan.

Il y a une voie pour les véhicules, pas large et ça tortille sec et une piste en parallèle pour les animaux.

 
     
 

 
     
 

Que de la caillasse et quelques arbustes pour faire brouter des chèvres. Les deuches souffrent un peu, d’autant que la voiture de Guillaume et Hubert présente des signes d’essoufflement. Le Khiber pass est tristement célèbre pour avoir été le lieu de massacres de toutes les armées d’invasions : d’Alexandre le Grand aux mongols, tatares et autres britanniques. Sans parler des premiers voyageurs venus d’occident qui se sont faits dépouiller. Conflits de territoires, guerre de chef de clans, règlements de comptes : bienvenus au royaume des Pachtounes. On n’en mène pas large !!!

Après une pause au sommet pour les 2cv et un bol d’air pour nous remettre de nos émotions on prend la descente. Pas le coin où on aurait envie de passer la nuit.

 
     
 

PAKISTAN         

 
     
 

 
 

Le Pakistan est situé en Asie du Sud. Le pays est bordé par la mer d'Arabie
au sud, l'Iran et l'Afghanistan à l'ouest, l'Inde à l'est et la Chine au nord.

 
     
  15 novembre 1978.  
 

Le 15 novembre, fini le désert, nous entrons au Pakistan et découvrons un pays plein de verdure, des arbres, des nuits chaudes. La nourriture est très épicée. L’air en ville est saturé des odeurs des vaches et de leurs bouses. Et bien sûr, des rues où grouillent piétons, charrettes, rickshaws, voitures des années 50 et toujours les magnifiques camions superbement colorés. Nous nous mettons à la conduite à gauche au milieu d’une circulation dantesque.

 
     
 

 

 
     
 

 
     
 

INDE partie 1        

 
     
 

 
     
  17 novembre 1978.  
  Ça y est, nous y sommes. 10 000 kilomètres, un mois de route et pour tout dire, pas vraiment de problèmes.
Nous resterons quelques jours dans l'état du Pendjab (voir Amritsar dans lieux visités), pour aller ensuite vers l'état de Jammu et Cachemire. Nous traverserons de vastes plaines et des rizières avant de prendre la route des montagnes.
 
     
 

 
     
 

 
     
 

Srinagar est à 1600 mètres d’altitude. Tiens, revoilà les caravanes de chameaux que nous n’avions plus revu depuis L’Afghanistan. Au bord des routes, il y a de grands panneaux sur lesquels on peut lire que « L’Inde est une mosaïque d’états du Nord au Sud mais un seul pays » ; vaste propagande pour unifier un continent. Les vallées sont nommées « vallée du bonheur » ou « vallée du paradis » et on nous conseille de « prendre notre temps et non notre vie ». Ça sent le slogan touristique.Ce n’est pas le paradis pour tout le monde et pour les femmes qui entretiennent les routes et posent le macadam, ça ressemble à des travaux forcés. Elles travaillent à mains nues, comblent de cailloux et remettent du goudron dans les nids de poules, creusés partout par les énormes camions qui circulent surchargés.

 
 

 

 
 

 
     
 

La région est militarisée, la frontière avec le Pakistan est toujours un problème de territoire. Un matin froid, après une nuit passée sur un parking, auprès de véhicules de l’armée indienne en manœuvre, nous voyons les trouffions réchauffer le carburant avec des feux improvisés, sous les réservoirs de gasoil (Système D oblige) ; il avait cristallisé pendant la nuit et nous, dans les voitures, on n’avait pas eu chaud.

Et ici, comme ailleurs, sur les routes désertiques les charognards nettoient les cadavres.

 
     
 

 
     
 

En arrivant à Srinagar la nature est magnifique, aux couleurs d’automne. (Voir Srinagar dans lieux visités).

 
     
 

Après une halte d’une semaine, direction Delhi. Les problèmes de moteur sur la deuche de Guillaume et Hubert commencent à être sérieux. Un jour, après avoir fait le niveau d’huile, le bouchon n’a pas été refermé correctement et le moteur n’a pas aimé du tout du tout. A partir de maintenant, il faudra surveiller et ménager la voiture. De plus, les batteries ont souffert du froid et des démarrages matinaux ; il y en a une qui ne donne plus rien. Nous cherchons un garage pour acheter une nouvelle batterie. Mais, rien en magasin et une surprise de taille nous attend. Le mécano va démonter la batterie, vider l’acide, changer les charbons, et tout remonter. Et tout ça pour à peine le quart de la valeur d’une neuve en France. Je crois qu’il ne s’est pas volé. Un grand merci à MacGyver.

 
     
 

Nous redescendons dans la plaine alluviale formée par le fleuve Yamuna pour aboutir à Delhi. Dans cette ville immense, nous nous sentons harponnés et écrasés. De la circulation dans tous les sens, voitures, bus, rickshaws, taxis, piétons, vaches, chiens et macaques volant de la nourriture. Nous passons trop vite de nos solitudes aux grouillements urbains. Du bruit, de la pollution, beaucoup de pollution déjà, des mélodies criardes. Notre moral s’en ressent et la déprime nous tombe dessus comme la misère sur le pauvre monde ; et ici la misère ça se voit. Il est vrai que nous ne fréquentons pas non plus le quartier des ambassades.

 
     
 

 
     
 

Pour les Indiens qui rentrent en contact avec nous (car pour la plupart, nous leur sommes invisibles et ils nous ignorent) nous sommes des vaches, pas du tout sacrées mais des vaches à lait, des touristes justes bons à arnaquer. On essaie de nous vendre mille choses sans intérêt et un astrologue charlatan nous bluffera en beauté. C’est aussi ça l’Inde

 
     
 

Pause dans un camping un peu excentré et, pour quelques jours, on choisit d’être des « glandeurs ». Ici, la température est bien agréable : 25° le jour et 18 la nuit. Pas une goutte de pluie en vue. La mousson est derrière nous. On se tape des après-midis à jouer à la canasta et belote, en fumant du tabac local – et ce n’est pas du bidies à l’eucalyptus - qui nous procure des fous rires mémoriaux.

 
     
 

Nous en profiterons pour faire quelques visites alentours : le Fort Rouge de Delhi, celui d’Agra, et bien sûr « The » Taj Mahal. (Voir lieux visités).

 
     
 

Nous suivons un peu l’actualité et surtout ce qui se passe en Afghanistan. On parle beaucoup d’invasion du pays par les Russes. Ce qui se fera fin décembre. Notre retour par la même route est bien compromis. Nous y réfléchirons plus tard ; pour l’instant nous pensons aller vers le Nord et le Népal.

 
     
 

Quelques problèmes mécaniques avec la voiture orange commencent à nous inquiéter sérieusement.

 
     
 

Les routes sont encombrées d’une multitude de vélos, rickshaws, charrettes, vaches, chèvres, parfois un éléphant et motos, autos, camions bien sûr. Mais tout cela s’organise très bien. Chacun trouve sa place et la circulation se régule d’elle-même. Au carrefour, il y a toujours un agent de la circulation et là, ça se complique.

 
     
 

Dans l’état de Bénarès, la mousson a laissé des dégâts considérables ; les routes sont défoncées, les maisons de terre dévastées, sans toiture, les terres ont été inondées. Nous arrivons à Varanasi que nous prendrons le temps de visiter.  (Voir lieux visités).

 
     
 

Les soucis avec la deuche orange nous préoccupent et nous chercherons à faire faire des réglages dans un garage toutes marques mais sans succès. Il faudra s’arrêter régulièrement pour laisser refroidir le moteur. Nous quittons Bénarès- Varanasi mi-décembre et prenons plein Nord, vers les hauteurs himalayennes.

 
     
 

NÉPAL         

 
     
 

 
 

Le Népal est situé en Asie du Sud. Le Népal est bordé par
la Chine au nord et l'Inde à l'est, au sud et à l'ouest.

 
     
 

La route vers le Népal est tout d’abord une longue traversée de plaines, suivies de jungle, puis de vallées de verdure avec, au loin, les cimes enneigées des plus hauts sommets du monde. Nous traversons des régions où les rizières forment des escaliers de géants. En prenant de l’altitude, on respire mieux aussi.

 
     
 

 
     
 

 
     
 

 
     
 

 
     
 

Nous découvrons avec beaucoup de plaisir des villages reculés ; ici les enfants transportent des fagots de bois, la lanière collée sur le front. Avec un franc sourire.

 
     
 

 
     
 

Et nous voici à Katmandou !!!

 
     
 

 
     
 

Nous resterons six semaines dans ce lieu mythique et laisserons les voitures se reposer. La deuche orange n’en peut plus et si nous commençons à nous poser des questions sur la suite du périple, il n’est pas encore temps de prendre les décisions. Ça y est, le rythme oriental nous gagne. (Voir lieux visités).

 
     
 

Nous décidons de nous rendre à Pokhara, deuxième ville du Népal. A 900 mètres d’altitude, c’est la ville qui sert de point de départ aux randonneurs et alpinistes venus se frotter aux piedmonts et sommets de l’Himalaya.

 
     
 

 
     
  Nous prendrons les bus locaux.  Les billets achetés dans un petit estanco, le matin du départ nous cherchons sur un parking saturé de gens « notre » bus. Pas simple. IL arrive enfin, et nous nous entassons avec les voyageurs locaux dans un engin bringuebalant. Evidemment, l’horaire n’est pas respecté et on doit attendre que toutes les places soient occupées avant de démarrer. On s’en fiche un peu, on a le temps. 200 kilomètres, sept heures de trajet sur des routes tortueuses et des chaussées pas toujours goudronnées. Nous faisons confiance malgré les carcasses aperçues dans les ravins et qui finissent de rouiller. Nous goûtons aux paysages pour éviter de somnoler et rester vigilants, au cas où...  
     
 

 
     
 

En cours de route, il y a un arrêt, afin de restaurer les voyageurs. Nous y trouvons des plats de riz au curry de légumes et lentilles, le fameux dal bhat, des yaourts au lait de yacks et aussi le thé au lait qui nous requinquent de nos émotions. Tout est bon quand on a eu peur…

 
     
 

 
 

Le restau.

 
     
 

Nous sommes à Pokhara en fin de journée et trouvons une grande pièce à louer chez des agriculteurs un peu en dehors de la ville. (Voir lieux visités).

Après une semaine, retour dans les mêmes conditions mais le stress en moins ; on finit par avoir confiance dans notre chauffeur. Nous sommes le 30 décembre 1978 ; le soir nous sommes à Katmandou. Et nous nous préparons à fêter le jour de l’an. (Voir lieux visités).

Nous devons aussi trouver un plan B. Le diagnostic concernant l’état de la deuche orange nous oblige à l’abandonner à regret. Sniff. Elle ne ferait pas la route jusqu’à Ceylan, peut-être même pas jusqu’à la frontière indienne. Comptant sur le savoir-faire mécanique des Népalais, nous envisageons l’idée de la vendre puis éventuellement de vendre les deux voitures et continuer en train. Nous nous installons à Darbhar Square, la place centrale du Katmandou historique, avec un panneau « For Sale », ce qui, évidemment, ne veut pas dire que les voitures ne sont pas propres. On les a astiqués, les cocottes, pour les mettre en valeur. Mais peine perdue, c’est dur de vendre de la Citroën au pays où Toyota est roi, d’autant qu’ici on roule à l’anglaise et avec un volant à gauche ce n’est pas gagné. Rita joue les starlettes pour rigoler. Il faut bien soutenir le moral des troupes car le moment est dur.

 
     
 

 
     
 

Nous devrons renoncer à cette fausse bonne idée. Des curieux pour bavasser, oui ! Mais des clients, que nenni ! C’est mission impossible.  Après réflexion et quelques verres de vodka russe qui nous reste du jour de l’an, nous faisons le choix de laisser la « deuche orange » ici et continuer avec la Jaune. Il faut faire les démarches administratives et nous allons la garer, la pauvrette, à l’aéroport, non sans verser une larme. Pourquoi là ? Va savoir ; elle pourra toujours rêver d’envol.

 
     
 

 
     
 

Ce n’est que la moitié de la solution : aménager la 2cv jaune, qui reste vaillante pour nous conduire tous les quatre au paradis des plages de Colombo. Et pour cela, il faut s’alléger. Retour à Darbhar Square avec notre bardât afin de brader notre matériel. : pneus de rechange, devenus inutiles, petit matériel, outils, partent rapidement. La plaque de cuisson deux feux, la bouteille de gaz, les casseroles, la cocotte-minute, trouveront preneur ; un gentil papa l’offrira à sa fille qui se marie. Nous trouverons des clients pour les pansements et les cachets d’aspirine, quelques vêtements chauds dont on n’aura plus besoin. Ici comme ailleurs tout s’achète et tout se vend à condition que les prix soient bradés.

 
     
 

 
     
 

Et via Sri Lanka. Non, nous n’avons pas adopté un gamin abandonné par des voyageurs négligents. Rencontré pendant notre séjour, il tenait absolument à être sur la photo. Le barda chargé, à l’aube, c’est parti.

 
     
 

INDES partie 2         

 
     
 

Nous reprenons la route, passerons à nouveau le poste frontière indien le 15 janvier1979 et ce sera toujours plein Sud, direction la côte Est du continent indien.

Les cimes blanches de l’Himalaya sont derrière nous. Elles s’éloignent à grande allure et nos yeux cherchent maintenant l’océan. Nous voici donc, quatre français dans une 2 cv, à nous relayer pour la conduite et avaler 3000 kilomètres en une dizaine de jours. A l’arrière, ce n’est pas très confortable, mais qu’est ce qui l’est dans une deuche ?

Escale à Puri, proche du golfe du Bengale. Puri est une ville de pèlerinage entièrement dédiée à Krisna et, pour les fidèles, tout se termine par un bain purificateur.

 
     
 

 
     
  Sur les plages, il y a de grandes barques, utilisées par des pécheurs et nous admirons leur technicité pour aller sur la mer agitée.  
     
 

 
     
 

D’autres se sont modernisés.

 
 

 
     
 

Nous retrouvons la chaleur. Les bains de mer profanes, la bronzette sont au programme pendant les haltes.

 
     
 

 
     
 

 
     
  Des enfants curieux nous suivent espérant un petit cadeau.
D'autres nous offrent le spectacle d'une séance où ils s'épouillent mutuellement.
 
     
 

 
     
 

Fini les nuits à l’arrière de la deuche ; nous trouvons des lodges accueillants et confortables pour rester quelques jours.

 
     
 

 
     
 

Mais la route nous appelle, alors on the road again.

 
     
 

L’étape suivante sera Madras, avec un magnifique temple, énorme construction décorée de dieux sculptés et peints, côtoyant une église anglicane du 17 e siècle et pas loin du Mont Thomas où l’évangéliste est vénéré par les chrétiens tamouls. Et toutes ces croyances semblent bien cohabiter.

 
     
 

 
 

Le temple de Kapaleeswara dédié à Shiva.

 
     
 

 
 

Tout l'édifice est recouvert sculptures représentant des scènes de la mythologie hindoue.

 
     
 

 
     
 

Fin janvier nous arriverons à Pondichery. Ancien comptoir colonial, l’ancien quartier français est construit à l’équère. Les rues portent encore parfois un double nom. Les facades des maisons sont peintes  en couleur chaudes. Dans les rues des tuk tuk offrent leurs services aux piétons.

 
     
 

 

 
     
 

Cette halte est plutôt sympa ; on a l’illusion de se retrouver un peu chez nous.

 
     
 

 

 
     
  Il y a ici une alliance française.  
 

 
     
  Nous apprécions de lire des journaux, des BD, un roman dans la langue de Molière. Nous établissons notre QG dans un petit restaurant tenu par un vietnamien, ancien d'Indochine qui propose des " frites avec un bon morceau de poulet ". Le luxe !  
 

Guillaume se fera piquer sa montre. Il faut toujours être sur le qui-vive et parfois de temps en temps on relâche. Dommage.

 
     
 

Nous irons faire un tour du côté d’Auroville, « ville de l’aurore », inspirée par Sri Aurobindo, qui croyait que « l'homme est un être de transition ».  Cette "ville universelle" expérimentale devrait contribuer au "progrès de l'humanité en rassemblant des personnes de bonne volonté et aspirant à un monde meilleur. Nous verrons les travaux de ce qui sera « la grosse balle de golf » le Matrimandir (le temple de la Mère), considéré comme « l'âme de la ville ». Nous sommes déçus de notre visite ; en 1979, ça ressemble à un vaste chantier et personne pour nous accueillir et nous renseigner.

 
     
  Pour rejoindre Rameswaram, port à partir duquel nous embarquerons pour Sri Lanka, nous devons charger la voiture sur un train qui nous y conduira.  
     
 

 
     
  Le train dont la locomotive date du début du siècle, sent bon la vielle Angleterre. Il roulera sur une voie sur pilotis en béton, à quelques mètres de l’eau.  
     
 

 
     
  Le lendemain de notre arrivée à Rameswaram, nous prenons contact avec les compagnies de transport vers Sri Lanka. Et là, mauvaise nouvelle. A cause des fortes houles dues aux grandes marées, les véhicules ne peuvent pas être embarqués vers les bateaux. On nous explique que le navire n'est pas à quai, mais mouille au large et qu'il faut charger la deudeuche sur une barge, la tracter jusqu'au bateau et la charger à bord. Par contre, les voyageurs à pied, eux, peuvent embarquer.
Grosse déception. Nous sommes coincés ici pour une grosse semaine. Nous irons tous les deux jours voir Mister Raja de l'agence Nagomera, notre courtier, pour nous informer de l'actualité météo. Rameswaram et Nagomera, ces deux noms resteront dans nos mémoires.
La vie s'organise. (Voir lieux visités).
Au bout de quelques jours, Guillaume décide d'embarquer et de nous devancer ; Hubert fera de même, deux jours après. Nous fixons un lieu de rendez-vous à Colombo pour nous y retrouver plus tard.
Le 5 février, nous avons le feu vert de Mister Raja et nous nous présentons à l'embarquement pour le transbordement. (Voir passage des frontières).
 
     
 

 
     
     
 

SRI LANKA         

 
     
 

 
 

Le Sri Lanka est situé en Asie du Sud, au large de la côte sud-est de l'Inde.
Le Sri Lanka est une île bordée par le golfe de Mannar à l'ouest, la baie du
Bengale à l'est, l'océan Indien au sud et la baie de Palk au nord-ouest.

 
     
 

Nous arrivons au Nord de l’ile et débarquons, à quai cette fois.

Le temps de faire le plein d’essence et direction Polonnaruwa, Sigiriya, Kandi et Colombo.

 
     
 

Après les premiers kilomètres, nous sommes dans l’enchantement des paysages de l’ile. Du vert partout, des arbres, des chants d’oiseaux et des fleurs, des orchidées, des nénuphars dans les lacs. L’air est frais après les orages de mousson. Nous semblons vivre un rêve, une libération après les tensions connues à Rameswaram. Tout ceci s’évanouit peu à peu et la magie nous porte.

 
     
 

 
     
 

 

 
     
 

 

 
     
 

Sur le contre bas de la route, un cornac fait la toilette de son éléphant. Sitôt qu’il nous voit arrêtés, il monte nous demander une pièce et tout content il retourne soigner son pachyderme.

 
     
 

 
     
 

Des artisans, une jolie et coquette maraichère et des potiers vendent leur production sur les bords de route.

 
     
 

 
     
 

 
     
 

Nous faisons un crochet pour retrouver la mer et arrivons dans un petit village de pécheurs. Autour de nous se pressent femmes et enfants.

 
     
 

 
     
 

 

 
     
 

Nous nous baignons un peu à l’écart. Pas de soucis pour trouver un coin tranquille ; et bien sûr les enfants nous suivent.  Ça fait partie du voyage aussi.

 
     
  Plus loin, vers le Sud, nous nous laisserons tenter par les plages paradisiaques comme ils disent dans les catalogues pour touristes. Effectivement, sur ces plages on voit des cocotiers et sur le sable fin, les touristes. Nous irons plus loin.  
     
 

 
     
  Un repas de poisson, de riz, pris sur le pouce à un petit estanco et nous reprenons la route jusqu’à un petit fort que nous visitons. De retour, nous constatons que la porte de la 2cv a été fracturée. Pas cool, en quelques heures nous passons d’un état idyllique aux réalités du monde. (Voir anecdotes).  
     
 

Sri Lanka nous offre ses palais anciens, ses sites religieux, ses stupas parfois très usés par le temps, l’humidité de l’air et les moussons.

 
     
 

 
 

Le temple d'or de Dumbulla.

 
     
 

Il pleut tous les jours avec de gros orages et le ciel s’éclaircit rapidement. Ça surprend mais ça a aussi l’avantage de rabaisser la température. Chaud et humide et ça explique les plaines inondées, les lacs, les cascades.

 
     
 

 
     
 

 
     
 

Dans les forêts tout autour, nous entendons des cris d’oiseaux qu’on ne voit pas. C’est une cacophonie, un chahut, un grand chœur de dix mille trilles. Mais c’est surtout un bonheur de goûter à cette vie sauvage. Régal aussi pour les yeux avec les orchidées admirées dans un jardin botanique du côté de Kandy, les bougainvilliers fleurissant les maisons, les nénuphars dans les lacs.

Sur le bord des routes, on traverse des villages et des maisons isolées où le travail se fait encore parfois avec les éléphants.

 
 

Nous allons à l’ambassade récupérer du courrier. Les nouvelles de France sont bonnes. Tout au long du voyage nous sommes restés en contact avec les papamamans et amis. C’était si bon d’ouvrir une lettre récupérée dans les postes restantes des ambassades, à l’autre bout du monde et d’avoir des nouvelles. C’était bon aussi de lire des journaux français.  De notre côté nous n’avons pas été avares d’envoyer des aérogrammes ; ha les bons enfants !

 
  Nous prenons rapidement le rythme citadin à déambuler dans Colombo.  
     
 

 
     
 

Le centre-ville, les plages alentour, le bazar de Pettah. On y trouve un marché traditionnel où nos papilles sont très sollicitées.

 
  Les rues sont bruyantes de chalands et de vendeurs devant les échoppes. Ici tout se vend ; les épices bien sûr, la babiole recherchée par la ménagère, les paniers de mangues, les cassettes audios et le dernier T- shirt à la mode.  
 

 
     
 

Sans oublier un petit passage possible chez le barbier, se faire raser la barbe coute 30 centimes, plus 20 centimes pour un massage du visage !

 
     
 

 
     
 

Après quelques jours, nous étudions les possibilités de retour : Afghanistan, en guerre, Iran pas mieux. Revenir par la route a vite été évincé. Trop compliqué, bien long et risqué de faire cette route. Il y a l'enthousiasme des départs et le plaisir de découvrir, refaire en sens inverse la route du Moyen-Orient et de l'Europe du sud. Et plonger dans l'hiver d'un mois de mars ne nous tente pas trop.

 
     
 

Bien sûr, on aimerait vendre la deuche jaune et rentrer légers ; mais là aussi, il y a la contrainte de dépenser l’argent sur place. Ce serait une bonne idée pour prolonger les vacances et d’aller encore plus vers l’Est, mais, le but atteint, on rêve un peu de chez nous. On trouve un transporteur pour convoyer la deuche jusqu’à Marseille. Nous achèterons des billets chez Aeroflot, compagnie russe ; il faudra faire escale à Moscou et arrivée prévue à Genève. Va pour faire tintin au pays des Soviets. Il faut payer en monnaie locale. Imaginez 350 $, en roupies ceylanaises. Ça fait un gros paquet de papier.

 
     
 

Rita, Guillaume et moi rentrons fin février. Hubert joue les prolongations. On profite des derniers jours pour faire le plein de soleil sur les plages, et le dernier soir, on liquide nos dernières roupies dans un excellent repas avec langoustes et fruits à gogo.

 
     
 

Nous faisons nos adieux à Hubert et direction Moscou. Et là, pas cool. Neige et glace, on dégringole de + 30° à -10°. A l’aéroport, les Ceylanais en transit, comme nous, et qui vont travailler dans les Emirats du Golfe, se baladent avec des serviettes de toilette sur la tête. Il y a une journée d’attente. Interdit de changer des $ et nous gardons les coupures françaises pour l’arrivée en France. Les services touristiques russes nous proposent d’aller visiter les réalisations architecturales du parti et bien évidement la Place rouge. Nous n’y sommes pas sensibles et ça sent la propagande. On reste gentiment sous la couette toute la journée sauf aller déguster un Bortsch à la cantine.

 
     
 

Le lendemain nous serons à Genève. Et en fin de journée à Chambéry accueillis par la frangine, bienveillante.

 
     
  Et la boucle est bouclée, c'est le retour à Grenoble, les poches vides et le compte bancaire à plat, mais la tête remplie de souvenirs pour la vie.  
     
 

 
 

Coucher de soleil à Colombo.